L’université Cheikh Anta Diop a été, ce mercredi 28 avril, le théâtre de violents affrontements entre forces de l’ordre et étudiants de première année. C’es derniers , non contents du retard des paiements des nouvelles attributions, ont détourné deux bus Dakar Dem Dikk et contraint le service du Centre des Œuvres Universitaires de Dakar (COUD) à fermer les restaurants
.
Quand Dieu veut quelque chose, il crée les conditions, dit l’adage mais pour l’étudiant puisqu’il n’est pas dieu,il part au front. Et les nouveaux bacheliers l’ont bien prouvé ce mardi 27avril aux environs de 22h.Las d’attendre des bourses qui tardent à tomber, ils n’ont trouvé d’autres alternatives que de déverser leur bile sur les bus Dakar Dem Dikk (3D) et sur les pauvres passagers, une façon de se faire entendre par les autorités.Motivés jusqu’aux bouts des ongles, les étudiants détournent deux bus 3D avant de demander aux chauffeurs de les garer devant le pavillon B.Non satisfaits de ce qu’ils viennent de faire, ils crèvent les pneus.
Mercredi 28 avril. Il est 6h de matin, tout le monde se prépare pour le petit déjeuner. Surgis on ne sait d’où, les grévistes forment de petits groupes. Cette fois ils décident de passer à la vitesse supérieure .Et,c’est les restaurants universitaires qui sont pris d’assaut .Sûrs de leur supériorité numérique,les révoltés parviennent , d’un coup,à envahir les restaurants malgré la forte résistance des vigiles.C’est la casse totale.Tasses réduites en poussières ,cuillères et coûteaux cassés. « Ce n’est pas normal, la casse peut être fatale pour nous puisque les restaurants nous arrangent, nous tous » ,lâche Ibou Faye étudiant en 3ème année à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (Faseg) .
A 7h, fatigués d’attendre la réouverture des restaurants, quelques étudiants envahissent les boutiques et les vendeurs de « café touba ».Comme l’occasion fait le larron,ces vendeurs se frottent les mains.Amadou Dia,boutiquier sis à côté du pavillon I, soutient que le front lui a permis d’écouler tous les stocks de pains et de café en une seule journée.Hé Dia !jaay ma.. !( Hé Dia ! vends –moi). Dia ! donne moi du café… !Boy !je suis le premier, donne moi…je dois partir à la fac, crient –ils, pressés de prendre leur petit dejeuner de peur de rater leurs cours. Mais c’est sans compter avec la détermination des grévistes qui envahissent les amphithéatres pour faire sortir leurs camarades.Et tout le monde de se diriger vers la grande porte de l’Université en face de l’avenue Cheikh Anta Diop.C’est la grande offensive.C’est l’histoire du chat et de la souris qui commence entre étudiants et éléments du groupement mobile d’intervention (Gmi).Et aux étudiants d’ouvrir les hostilités.La riposte ne se fait pas attendre. Aux éléments du gmi de larguer des bombes lacrymogènes.Pan ! Pan ! Pan…. pan ! détonnent les coups de balles en caoutchouc.C’est le sauve-qui-peut. Woy sama ndèye (cri de détresse) ! ,crie un étudiant touché,qui voulait sortir par la grande porte.De l’autre côté, près du pavillon N,des dames cherchent désespérément une sortie mais elles seront laissées passer ,après quelques minutes de panique.
Devant le pavillon, se constitue une masse d’étudiants, venus observer le front.Avancez jusqu’au pavillon PM !regardez devant vous ,il y a un thioy (flic), crient –ils à l’endroit de leurs camarades.
Après deux heures de temps d’échauffourées, les grévistes se replient au niveau du pavillon Q. »Il est 12h ,il faut qu’on aille voir de quoi mettre dans le ventre,suggère l’un des étudiants assis sous l’arbre tout près de la boutique qui fait face au pavillon .Et d’un coup,poursuivis par on ne sait quoi,ils se dirigent,d’un bloc,vers le restaurant argentin,devant lequel se trouvent quelques vigiles qui voulaient les empêcher d’entrer. Peine perdue puisque la supériorité est passée par là. C’est ainsi qu’ils se servent par eux-mêmes.Tey nguenté toubab la (aujourd’hui,c’est entrée gratuite) ,lance un étudiant.Ils sont suivis par les étudiants qui étaient dans les rangs,attendant d’être servis.Créant ainsi un désordre monstre.Néanmoins les vigiles parviennent à mettre de l’ordre .
Tout le monde étant servi sans un ticket, c’est l’heure de regagner les chambres pour se reposer dans l’espoir d’être payé dans les jours à venir, suite à l’intervention de la direction des bourses.
IDRISSA SOW
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