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Certains étudiants font fortune sur le dos de leurs camarades d’amphithéâtre
Après les violents affrontements entre étudiants et forces de l'ordre qui ont fait deux blessés graves du côté des campusards ,le campus social est rythmé par le paiement des nouvelles attributions. Un moment propice pour se faire argent avec la corrruption qui ne cesse de gagner de terrain au sein du temple du savoir.Ce,certains étudiants n'hésitent pas à débourser de l'argent pour se faire payer.
Vendredi 07 avril 2010.Il est 07heures au campus social de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar ( UCAD).Le soleil commence déjà à darder ses rayons sur quelques étudiants ,massés devant le restaurant Self pour prendre le petit déjeuner.
En face,se trouve le pavillon D,,juste à côté de la mosquée.Cet immeuble abrite derrière lui,en face de la troisième salle du restaurant Argentin,le guichet de paiement des étudiants du département d'anglais.
De petits groupes commencent déjà à se former.Certains sont assis sur des "bancs jaxlé",d'autres sont restés debout,attendant l'arrivée du gérant de la liste de paiement.Cette dernière est composée de plusieurs lots,dont chacun d'eux est constitué de dix (10) étudiants.
Quelques instants après ,arrive un étudiant,grand de taille,vêtu de jean noir et d'un tressis.C'est la ruée vers le jeune bonhomme de ces centaines d'étudiants qui essaient chacun de lui remettre sa carte d'étudiant mais Mbaye,puisque c'est de lui qu'il s'agit,semble les ignorer pour le moment.Il prépare l'appel qui permet,selon lui,de vérifier les absences mais certains ne l'entendent pas de cette oreille car selon eux ,il veut en profiter pour inserrer quelques étudiants,moyennant une somme d'argent."C'est un corrompu,il veut vendre nos places à certains individus qui ont la paresse de venir s'inscrire",martèlent -ils.Mais Mbaye semble ne pas prêter attention à leurs contestations.Abdou thiam ! Ibrahima ...!Modou....,....!, apelle t-il."Barre-les s'ils sont absents,il y a beaucoup d'étudiants non inscrits" lui suggèrent quelques-uns,soucieux de se faire une place.
Séne,l'un des absents qui viennent d'arriver,solder ses comptes avec le gérant."Pourquoi barres tu mon nom! Toi, tu n'est pas digne d'un étudiant,tu me fais vomir",martelle t-il.Des propos que Mbaye trouve déplacés."Laissez-moi ,je vais le tuer ce goss.Je ne sius pas ton alter égo" lâche t-il.Mais l'homme fort du jour n'arrive pas à s'échapper des mains de quelques étudiants venus s'interposer entre les deux antagonistes.Cependant,ils parviennent à se calmer.
Mbaye",est ce qu'on peut se voir un instant",crie un étudiant qui se trouve à une dizaine de mètres du guichet.Les hommes se sont restés longtemps en aparté,mais tout semble être règlé, avec le visage tout souriant de l'étudiant.A la question de savoir du but de leur entretien,il avance "Vous savez,ici tout est question de business.Je lui ai demandé simplement de me mettre quelque part,en moyennant quelque chose",confie-il.
Au pavillon I,la situation est la même.Des étudiants,chemisier à la main,yeux rivés sur le guichet,attendent l'arrivée du payeur.A. Guèye,étudiant à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (Faseg) dit avoir passé la nuit au guichet."Je suis là depuis hier.De plus,j'ai payé trois mille francs pour figurer sur le lot 2",laisse t-il entendre.
Une situation,en plus des besoins de tout genre et de mauvaises conditions,pousse certains étudiants à sortir de l'argent pour se faire payer.Un phénomène qui prend de l'ampleur de plus en plus dans tous les guichets de l'Université.
Idrissa Sow cesti
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